forever young.
so many candles... so little cake.
tout semble très différent, d’un point de vu extérieur. tout le monde vit de la simple façon qu’il soit. certains survivent, et bahia en fait parti. non pas que sa maladie soit mortelle, mais peut-être que mentalement ça l’est. mentalement c’est dur, toutes ses journées sont dures. alors elle prend les choses heure par heure, minute par minute. et lorsque ça devient trop difficile, elle sort, elle prend l’air, elle ferme les yeux et pense aux millions de personnes mourantes ou dans un état plus critique que le sien. elle s’interdit de se plaindre, elle s’interdit de baisser les bras car ses parents ne l’ont jamais éduqué ainsi, car dieu est grand et que les choses ont forcément une signification. elle n’a pas de religion spécifique mais au fond d’elle, elle sait qu’une entité supérieure la surveille, quelque chose de bienveillant, peut-être ses ancêtres ou peut-être quelque chose de bien plus puissant et inconnu de tous.
ses parents n’ont jamais laissé place à la routine et à la fermeture d’esprit. eux-mêmes viennent de deux mondes différents, de religions différentes, de culture de tradition opposée. de valeurs et d’origines différentes. paraît que la vertu n’a pas d’origine.
« il n’y a personne au dessus de personne. souviens-en toi. nous sommes tous pareil, peu importe nos croyances ou nos façons de faire. ce n’est pas parce qu’une chose te paraît étrange qu’elle l’est réellement ou qu’elle soit mauvaise. on grandit là où on nait mais les gens qui nous entourent font de nous qui nous somme. »
son père a toujours eu ce petit quelque chose, une façon de voir les choses si différente si positive … ça en prenait des airs d'une vie utopique. quelque part, quelqu’un qui ne voyait que du bon en tout le monde. c’était … étrange.
les faits, les catastrophes qui prennent forme dans le monde sont pourtant des motifs de ne croire en rien, de ne vivre que pour soi, de ne pas avoir autant d'amour pour le monde, pour les gens. mais ça a été plus fort qu'elle. très jeune elle a eu droit aux divers services civiques, des voyages dans toute l'afrique, en asie. visiter le monde et faire face à la pauvreté ou aux vices du monde. les diverses facettes injustes de la vie.
« ça fait mal tu sais, les regarder dans les yeux et être pertinemment sûre que rien n'ira pour eux demain. que rien ne changera. »
un baiser sur son front et tout allait mieux. l'odeur masculine de son paternel était tout à coup son foyer, sa petite zone de confort.
« ils sont bien plus heureux que nous benti (ma fille). bien plus. »
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« Ils vont me tuer yaya ! »
souffle la jeune fille désemparée. Non seulement elle venait de faire une grosse connerie mais elle allait devoir mentir à ses proches. Et ça la renvoyait à son enfance. Rien que d’y penser, elle se souvenait alors de la petite Heaven sage qu’elle a connu autrefois. Elles avaient l’habitude de tout faire ensemble. Elle se souvient même que Heaven engueulait tout ceux qui appelaient bahia
« bouboule ». à l’époque, elle était en surpoids et comme pour se cacher du monde, elle s’était créée son petit monde, sa bulle où personne n’entrait.
« je suis là, c’est bon c’est qu’un tatouage, ils diront rien … »
son ami soupire et lève les yeux au ciel.
« on a pas les mêmes parents et tu le sais ! »
se faire tatouer avait surement été l’idée la plus débile qu’elles n’aient eu mais aussi la plus hilarante.
elle se souvient encore de la soirée où elle a avoué aux parents d’heaven. les cris et finalement une énième moquerie qu’elle a de nouveau encaissé. comme toutes celles qu’elle a toujours encaissé. c’est peut-être ce jour où elle a décidé de perdre du poids, de faire des efforts et de s’inscrire à un club de basket. plus jamais, au grand jamais quelqu’un ne lui a fait une réflexion sur son physique, jusqu’au jour où elle a apprit pour sa santé. myasthénie. cause inexacte mais affection très grave. non mortelle. non mortelle. non mortelle, mais incurable. elle vivra avec. toute sa vie.
au revoir les clubs, diminution de ses activités physique, de sa qualité de vie. elle tombe deux fois voire trois fois plus malade qu’une personne lambda. sa respiration n’est plus contrôlée, du moins pas comme elle le souhaiterait. se promenant avec son ventilateur des semaines durant. ses muscles s’affaiblissent et elle perd plus de poids qu’elle n’en a jamais perdue. bahia la sportive devient bahia fatiguée et qui a toujours sommeil.
il y a une journée dont elle se souviendra, la pire journée de sa vie, lorsqu’elle a présenté une défaillance respiratoire et qu’elle a été admise en urgence à l’hopital. crise myasthénique qu’ils lui ont dit. regard dans le vide qui à sa vue s’y est accroché et ne l’a plus quitté.
ou peut-être qu’elle était bien meilleure sa journée. peut-être